Évaluation de l'état du châssis :
Avant toute chose j'ai commencé par nettoyer rapidement le châssis avec une brosse métallique histoire de me donner une idée des travaux à réaliser. Et j'ai donc eu la confirmation de ce que j'avais déjà remarqué : le châssis était relativement sain!Les points généralement critiques sur un châssis étaient peu ou pas touchés :
Mais bon, comme ça reste un châssis de 4L il y avait quand même quelques points à revoir :
Les extrémités avant des longerons commençaient à se boursoufler au dessus des supports de cric, comme c'est souvent le cas sur les Renault 4.
Ce n'est pas grand chose mais il faut réaliser une découpe jusqu'au métal sain pour traiter et ressouder ensuite une pièce saine à la place.
Ce n'est pas grand chose mais il faut réaliser une découpe jusqu'au métal sain pour traiter et ressouder ensuite une pièce saine à la place.
Comme j'avais pu le voir au démontage un des tirants de chasse avait quelques peu morflé, on retrouve donc logiquement la trace du choc sur la fixation du tirant au niveau du brancard avant. Il faudra donc soit tenter de le redresser, soit changer la pièce (ce qui n'est pas plus évident).
La traverse avant était quand à elle très abîmée avec de nombreuses perforations. La pièce complète sera donc changée directement car la réparation me semblait trop compliquée pour mes maigres connaissances en soudage. La dépose propre de la traverse abîmée n'étant déjà pas forcement évidente.
Et pour finir il y avait tout de même quelques perforations des planchers en particulier au niveau du plancher conducteur et des renforts Sinpar. Coté passager il y avait juste un gros trou qui semblait être causé par une perforation quelconque plutôt que par la corrosion :
Au programme des réjouissances : découpe aux endroits trop attaqués et soudures de nouvelles pièces refabriquées suivi d'une peinture et d'un traitement anti-gravillon qui vas bien.
En fin de compte cela n'était pas particulièrement inquiétant car l'état du châssis de ma R4 TL était bien pire à l'époque de ma première restauration et j'avais tout de même réussi à le restaurer très convenablement et sans décaisser de surcroit!
En fin de compte cela n'était pas particulièrement inquiétant car l'état du châssis de ma R4 TL était bien pire à l'époque de ma première restauration et j'avais tout de même réussi à le restaurer très convenablement et sans décaisser de surcroit!
Restauration du châssis
Réparation des planchers :
Quelques long mois après (une fois installé correctement dans un garage) j'ai donc commencé par retirer les parties du plancher à changer en jouant de la disqueuse, de la scie sauteuse et surtout du foret à dépointer.
Les zones cachées des longerons et brancards sont ainsi révélées et sont très saines (ouf!)
Les zones cachées des longerons et brancards sont ainsi révélées et sont très saines (ouf!)
Pour me faire la main en soudure j'ai commencé par essayer de réparer des zones où j'avais le droit à l'erreur. J'ai donc décidé de m'attaquer à un petit bout de châssis percé (à l'endroit où est fixé le levier de crabotage arrière). Après avoir réalisé la découpe à la disqueuse du châssis et de la pièce à souder, je l'ai pointée puis soudée au MIG. Malheureusement après meulage des cordons de soudure le résultat est sans appel : la soudure ne pénètre pas assez, il faut donc la refaire (en passant une lampe en dessous on voit bien les endroits non satisfaisant).
Je me suis ensuite occupé des grosses plaques du châssis. Bien évidement je ne me suis pas embêté à remplacer toute la partie centrale mais juste la fraction qui était très abimée, j'ai ainsi coupé la tôle neuve en 2. Après une belle découpe au millimètre il ne me restait plus qu'a souder tout ça...
...plus facile à dire qu'à faire malheureusement, la soudure de l'extrémité était tellement moche que j'ai du couper une bout de tôle supplémentaire qu'il faudra combler avec une rustine (dommage...).
Au bout d'un moment j'ai quand même fini par faire des soudures bien pénétrantes et pas trop épaisses. En tout cas leur solidité n'est pas à mettre en doute.
Au bout d'un moment j'ai quand même fini par faire des soudures bien pénétrantes et pas trop épaisses. En tout cas leur solidité n'est pas à mettre en doute.
La soudure de la 2ème plaque fut ainsi plus aisée d'autant qu'une grande majorité des soudures ont été réalisées par bouchonnage. Après meulage des points de soudure le rendu est très satisfaisant même si j'ai encore beaucoup de marge devant moi pour perfectionner ma soudure .
Au niveau du plancher passager j'avais d'abords imaginé découper la zone abîmée pour y souder une rustine mais vu les difficultés que j'ai eu à réaliser de belles soudures en bord a bord, j'ai préféré essayer de retravailler la tôle au tas de carrossier afin de boucher la perforation et de redonner une forme (à peu près correcte) à l'embouti.
Le résultat étant concluant, j'ai ensuite joué du MIG pour ressouder la perforation rebouchée précédemment ainsi que les petits trous dus à la corrosion qui sont apparus après nettoyage de la zone à la brosse métallique. Ce ne fut pas chose aisé encore une fois mais le résultat est certainement de meilleure qualité que si j'avais opté pour la fabrication d'une rustine.
Le résultat étant concluant, j'ai ensuite joué du MIG pour ressouder la perforation rebouchée précédemment ainsi que les petits trous dus à la corrosion qui sont apparus après nettoyage de la zone à la brosse métallique. Ce ne fut pas chose aisé encore une fois mais le résultat est certainement de meilleure qualité que si j'avais opté pour la fabrication d'une rustine.
Réparation des longerons :
Fort heureusement les longerons ne sont abîmés qu'au niveau des supports de cric avant car cette zone est composée de 2 plaques de métal distinctes pointées l'une sur l'autre... L'humidité pénètre donc entre les 2 plaques et la rouille se propage par l'intérieur.
Pas le choix : découpage - dépointage de la zone rouillée jusqu'au métal sain.
Pas le choix : découpage - dépointage de la zone rouillée jusqu'au métal sain.
J'ai donc dû tailler et plier une première tôle de 1mm d'épais pour remplacer le morceau découpé.
Pour le pliage j'ai simplement utilisé 2 cornières métalliques coincées dans un étau dans lesquelles j'ai inséré la plaque de tôle. Le pliage est ensuite réalisé à la main; avec une plaque de 1mm ou moins c'est relativement simple et suffisamment propre.
Pour le pliage j'ai simplement utilisé 2 cornières métalliques coincées dans un étau dans lesquelles j'ai inséré la plaque de tôle. Le pliage est ensuite réalisé à la main; avec une plaque de 1mm ou moins c'est relativement simple et suffisamment propre.
Et j'ai ensuite procédé de la même manière pour l'autre longeron :
Je me suis ensuite attaqué à la fabrication de la seconde tôle pointée sur l'avant des longerons, qui est d'ailleurs la cause de la corrosion perforante à cet endroit :
Après avoir réalisé un premier patron en carton, j'ai découpé les pièces (toujours dans une tôle de 1mm) puis j'ai réalisé les pliages. Le patron est le même, il faut juste changer le sens des pliages.
Avant de réaliser les soudures j'ai bien évidement décapé les zones à souder pour supprimer toutes traces de rouille puis j'ai apposé un apprêt antirouille spécifique pour la soudure.
Sur les photos il s'agit d'un apprêt à forte teneur en cuivre mais il existe le même type à forte teneur en zinc pour le même effet de protection antirouille des pièces à souder. Il est nécessaire d'appliquer un apprêt spécifique car évidement le Rustol ou une peinture antirouille classique ne résisteraient pas à la chaleur dégagée par la soudure.
Après soudure du morceau de longeron et meulage des dites soudures, je me suis occupé de pointer la 2nd pièce pour finir par reposer le support de cric en n'oubliant pas de couvrir d'apprêt anti-corrosion au cuivre entre chaque pièces :
Réparation de la traverse avant :
La réparation de la traverse fut plus facile que prévu : je l'ai simplement dépointée, puis après avoir poncé et traité les zones à souder ainsi que les zones qui ne seront plus accessible, j'ai soudé la nouvelle traverse par bouchonnage.Réparation diverses :
La rouille ayant commencé à se propager sous les éléments soudés servant à la fixation des silentblocs de tirant de chasse, j'ai poncé entre les tôles puis les ai traitées et ressoudées.
J'ai aussi rebouché un trou réalisé "à l'arrache" par l'ancien propriétaire afin de faire passer le câble de crabotage. Pour le coup la réparation n'est vraiment pas très belle...
Enfin, avant de commencer la préparation à la peinture, je suis appliqué à refaire tout les profils déformés du châssis à l'aide de tas de carrossier.
Je ne montre ici qu'un seul exemple car ce n'est pas la partie la plus intéressante mais pourtant cela participe beaucoup à l'aspect final réussi du châssis.
Je ne montre ici qu'un seul exemple car ce n'est pas la partie la plus intéressante mais pourtant cela participe beaucoup à l'aspect final réussi du châssis.
Traitement et peinture du châssis
Traitement des corps creux :
Comme je le savait déjà mon châssis n'étais pas d'origine et comme il datait d'après 1978 les longerons étaient remplis de mousse de polyuréthane au niveau des fixations du train arrière (Merci la régie Renault... )
Pour rappel la mousse dans les longerons est une initiative de Renault depuis les modèles 1977 afin "d'empêcher la corrosion". C'est en réalité une hérésie qui, si elle limite la corrosion dans les premières années, favorise en réalité énormément son développement une fois la mousse devenue poreuse. Cela a provoqué le départ prématuré de bon nombre de 4L vers la casse.
J'ai donc utilisé la méthode de Papuche pour m'en débarrasser qui consiste à percer l'extrémité des longerons à la scie cloche. Cela permet ainsi d'en retirer un maximum. J'ai fini de bien nettoyer en brûlant ce que je n'avais pas réussi à gratter.
Les trous réalisés pour l'opération seront ensuite rebouchés avec des caches en plastiques
Pour info il existe d'autres méthodes possible pour retirer la mousse : brûlage uniquement (mais je le conseil en extérieur), dissolution chimique (à l'acétone par exemple), grattage sans perçage par le trou situé sur la face supérieur du longeron,... Il n'y a pas de bonne méthode, c'est du système D en fonction des moyens à disposition. Une chose est sur : il faut IMPÉRATIVEMENT éliminer cette fichue mousse qui ronge nos Renault 4 de l'intérieur!
J'ai donc utilisé la méthode de Papuche pour m'en débarrasser qui consiste à percer l'extrémité des longerons à la scie cloche. Cela permet ainsi d'en retirer un maximum. J'ai fini de bien nettoyer en brûlant ce que je n'avais pas réussi à gratter.
Les trous réalisés pour l'opération seront ensuite rebouchés avec des caches en plastiques
Pour info il existe d'autres méthodes possible pour retirer la mousse : brûlage uniquement (mais je le conseil en extérieur), dissolution chimique (à l'acétone par exemple), grattage sans perçage par le trou situé sur la face supérieur du longeron,... Il n'y a pas de bonne méthode, c'est du système D en fonction des moyens à disposition. Une chose est sur : il faut IMPÉRATIVEMENT éliminer cette fichue mousse qui ronge nos Renault 4 de l'intérieur!
Une fois débarrassé de la mousse de polyuréthane j'ai du vider le reste des cochonneries qui avaient réussi à pénétrer dans les brancards arrière et dans le compartiment sous la banquette arrière principalement.
L'un des deux brancards était par exemple rempli avec l'équivalent d'un journal découpé en petits morceaux. J'ai aussi trouvé des morceaux d'écorces et de petites branches de sapin et une pièce de 50 centimes (en franc bien évidement).
Pour bien finir le nettoyage des différents corps creux je me suis bricolé une petite rallonge pour mon aspirateur à l'aide de vielles durites de refroidissement, ce qui m'a permis de bien aspirer dans les moindres recoins.
Remarque : pour plus de détails je renvoi à l'article sur le traitement des corps creux (en cours d'écriture)
L'un des deux brancards était par exemple rempli avec l'équivalent d'un journal découpé en petits morceaux. J'ai aussi trouvé des morceaux d'écorces et de petites branches de sapin et une pièce de 50 centimes (en franc bien évidement).
Pour bien finir le nettoyage des différents corps creux je me suis bricolé une petite rallonge pour mon aspirateur à l'aide de vielles durites de refroidissement, ce qui m'a permis de bien aspirer dans les moindres recoins.
Remarque : pour plus de détails je renvoi à l'article sur le traitement des corps creux (en cours d'écriture)
Peinture du châssis :
Avant d'imaginer pourvoir peindre il faut bien évidement préparer convenablement le support. J'ai donc commencé par retirer tout les restes de terre, de mastic, de peinture écaillée à l'aide de brosses métalliques montées sur une meuleuse pour les partie les plus accessible ou sur une perceuse pour celles plus difficile d'accès. Le tout étant de bien contrôler que toutes traces de mastic et d'écailles de rouille aient bien été éliminées.
J'en ai aussi profité pour effacer l'ancien numéro de châssis. C'est ici que j'ai pu voir que ce châssis provenait d'un R1128 (Renault 4 GTL ou Clan) et donc datait par conséquent d'après 1978.
Le numéro de châssis correspondant à la plaque constructeur sera refrappé par mes soins une fois la peinture terminée.
Le numéro de châssis correspondant à la plaque constructeur sera refrappé par mes soins une fois la peinture terminée.
Ensuite j'ai dégraissé le châssis à l'aide d'essence SP95. Cela fonctionne très bien et c'est moins cher que bon nombre de dégraissants industriels qui sont d'ailleurs parfois d'une efficacité douteuse.
Pour finir j'ai poncé l'intégralité du châssis au papier de verre (Grain 150) afin de favoriser l'accroche du mastic et du Rustol CIP (c'est toujours aussi pénible même quand le plus gros est fait à la brosse métallique ).
A noter qu'avec un grain aussi gros les traces de ponçage seront bien évidement légèrement visible mais sur un châssis cela ne me pose personnellement pas de gros problèmes.
Pour finir j'ai poncé l'intégralité du châssis au papier de verre (Grain 150) afin de favoriser l'accroche du mastic et du Rustol CIP (c'est toujours aussi pénible même quand le plus gros est fait à la brosse métallique ).
A noter qu'avec un grain aussi gros les traces de ponçage seront bien évidement légèrement visible mais sur un châssis cela ne me pose personnellement pas de gros problèmes.
Avant la peinture de la face inférieure du châssis j'ai décidé de retravailler avec du mastic Alu les soudures un peu trop visible malgré le meulage.
Il s'agissait ici de simplement lisser les soudures un peu trop saillantes, le but n'était donc pas de faire disparaître les déformations du châssis résultant de longues heures de bons et loyaux services.
Il s'agissait ici de simplement lisser les soudures un peu trop saillantes, le but n'était donc pas de faire disparaître les déformations du châssis résultant de longues heures de bons et loyaux services.
Et enfin, après avoir calfeutré mon garage du mieux possible, j'ai déposé une couche de Rustol CIP au pistolet à peinture. Ça donne toute de suite un meilleur aspect, c'est que du bonheur!
Avant de poursuivre la peinture je me suis chargé d'étanchéifier un peu le châssis avec du joint polyuréthane sur toute les jonctions de tôle où l'eau peu éventuellement s'infiltrer.
Cette opération est obligatoire parce que le châssis d'une Renault 4 est une vrai passoire.
Cette opération est obligatoire parce que le châssis d'une Renault 4 est une vrai passoire.
Et je termine ma peinture par 2 belles couches de "Noir à châssis". C'est une peinture un peu élastique satinée, éventuellement recouvrable. Pour ma part je ne l'ai pas recouverte car je trouve le résultat final très satisfaisant même si j'ai hésité à rajouter une couche de noir antirouille de marque Hammerite (dispo chez leroy-casto).
Évidement par sécurité j'ai réalisé des tests de peinture sur un vieux morceau de châssis pour éviter tout risques de compatibilité entre les différentes couches obligeant à tout redécaper (par exemple je pense que le Rustol Owatrol et le Noir à châssis n'auraient pas font bon ménage).
Pour terminer j'ai déposé une couche d'antigravillon appliquée au pistolet (avec le même pistolet que pour la cire corps creux) uniquement sur les pares-pierres à l'avant et l'arrière du châssis ainsi que le plancher. Les brancards eux n'ont pas été recouverts.
Et voilà, le châssis est fini!
Suite de la restauration...