Après de longs mois de restauration j'ai enfin pu commencer le remontage des éléments du châssis. Pour ce faire j'ai utilisé soit de la visserie ou des petites pièces neuves et conforme aux spécifications d'origine (en termes de résistance, de dimension, …), soit la visserie et les petites pièces d'origine préalablement nettoyées et électrozinguées. J'ai aussi pris soin de respecter autant que faire se peut les spécificités des rondelles (diamètres, type, épaisseur, …) et des écrous (écrous normaux, écrous Nilstop, …). Toutes les vis ont bien sûr été soigneusement graissées avant remontage pour limiter la corrosion et faciliter les futurs démontages (car il y en aura, je ne me fais pas d'illusions).
Il va aussi sans dire que les couples de serrage préconisés par Renault ont été respectés au moins pour les plus importants (tous les éléments des trains ou des suspensions, les supports moteurs, la colonne de direction, …).
Il va aussi sans dire que les couples de serrage préconisés par Renault ont été respectés au moins pour les plus importants (tous les éléments des trains ou des suspensions, les supports moteurs, la colonne de direction, …).
Plancher
Sur les planchers après de longues heures de réflexion j'ai décidé de reposer des plaques de goudron insonorisantes de chez Rest'agraph. Par chance grâce aux chutes qu'il me restait de ma précédente Restauration j'ai pu recouvrir tous les planchers en achetant qu'un seul paquet (50 €uros les 8 plaques de 50x25cm).
Pour la pose, armé d'un bon décapeur thermique, c'est vraiment un jeu d'enfant.
Pour la pose, armé d'un bon décapeur thermique, c'est vraiment un jeu d'enfant.
Plaques de goudron ou pas plaques de goudron?
Mais pourquoi ai-je donc hésité avant d'en reposer? Tout simplement car les possesseurs d'anciennes savent que les plaques de goudron que l'on trouve souvent d'origine auront tendance à masquer les piquages de rouille et à favoriser son développement en retenant l'humidité qui vient se glisser entre la plaque de goudron et le plancher. Les plaques étant collées, on ne s'aperçoit de la propagation de la rouille que lorsqu'elle commence à percer le plancher et il est déjà trop tard pour des réparations simples tel que traitement et peinture (et oui, les perforations des planchers peuvent venir de l'intérieur du véhicule). Il est donc fortement conseillé à tout acheteur de Renault 4 ou autres anciennes de se débarrasser de ces plaques, au moins pour contrôler l'état des planchers.
Or si tout cela est vrai pour des voitures où l'étanchéité du châssis est douteuse et où les plaques ne sont pas forcément bien posées, je suis parti du postulat (risqué il est vrai) que j'avais fait du bon travail dans la pose du mastic polyuréthane et dans le traitement des corps creux. J'ai donc considéré que mon châssis était étanche et que dans la mesure où je comptais éviter de rouler sous la pluie ou la neige avec ma voiture (le jour bien lointain où elle roulera), il ne devrait pas y avoir d'humidité à l'intérieur (ou très peu). De plus j'ai collé les nouvelles plaques avec beaucoup de soin et de rigueur pour qu'elles soient bien plaquées sur le plancher et en particulier sur les bords empêchant ainsi l'humidité de s'intercaler.
Afin de me conforter dans ma décision j'ai même décollé une des plaques que j'avais posée sur ma TL lors de sa restauration plus de 5 ans auparavant et je n'ai observé aucune trace de corrosion suspecte. Comme quoi si le travail sur le châssis est bien fait il ne doit pas y avoir de problèmes.
Trains
Repose des bras avant et arrière :
J'ai rencontré ma première difficulté lors de la repose des trains arrière car il m'a été impossible de repositionner les 3 vis des paliers extérieur malgré de nombreuses tentatives dans toutes les configurations possibles. J'ai donc décidé de vérifier la conformité des perçages des pièces refabriquées par rapport à deux paliers d'origine de 1968 et de 1983. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la distance entre le trou supérieur (rond) et le trou inférieur (oblongue) était plus grande de 1 à 2 mm sur les paliers refabriquées.
J'ai alors sorti la Dremel pour limer et agrandir légèrement les trous supérieurs afin de pouvoir passer les deux dernières vis. Après cela j'ai pu reposer les trains facilement tout en gardant la possibilité de réglage de la géométrie en toute fin de restauration. En revanche, je n'ai pas rencontré de soucis pour les trains avant.
Barres de torsions arrière :
Comme je n'avais pas repéré mes barres de torsions (au niveau du crantage) j'ai utilisé la méthode normale de réglage (cf. tutoriel) avec une cote X=285mm afin de conserver la rehausse du châssis. Avec des paliers bien graissés, les barres sont rentrées presque toutes seules (à peine aidées par quelques légers coups de masse) et une fois le châssis de nouveau au sol la hauteur sous coque ne semblait pas trop mal (peut être encore un peu haute?). Avec de la chance je n'aurais pas besoin de redéposer les barres pour peaufiner le réglage une fois la 4L totalement terminée.
Barres de torsion avant :
Étrangement je n'ai pas trop tâtonné pour les barres de torsion avant.
Cependant, durant la bataille et malgré de longues minutes de réflexion, j'ai tout de même réussi à me planter dans le positionnement des caoutchoucs permettant l'"étanchéité" des coffrages de fixation des barres...
Comme je n'ai pas eu le courage de déposer les barres pour les remettre correctement, je les ai donc découpés proprement pour les recoller ensuite.
Cependant, durant la bataille et malgré de longues minutes de réflexion, j'ai tout de même réussi à me planter dans le positionnement des caoutchoucs permettant l'"étanchéité" des coffrages de fixation des barres...
Comme je n'ai pas eu le courage de déposer les barres pour les remettre correctement, je les ai donc découpés proprement pour les recoller ensuite.
Kit Sinpar
Pont arrière :
Les 3 silentblocs datant très probablement de l'année de la transformation dans les ateliers Sinpar (soit en 1969) ont bien évidemment été changés par des neufs acheté chez Paulstra (via un revendeur car Paulstra ne vend pas aux particuliers). Les caoutchoucs des 2 petits étaient même décollés et commençaient à sortir dangereusement de leurs logements.
Pour le plus gros des 3 j'ai dû prendre un modèle équivalent car il n'existait plus de support du même modèle que celui d'origine (ou en tout cas je ne l'ai pas trouvé).
Pour le plus gros des 3 j'ai dû prendre un modèle équivalent car il n'existait plus de support du même modèle que celui d'origine (ou en tout cas je ne l'ai pas trouvé).
J'ai ensuite procédé à la repose du pont arrière. Cela ne s'est pas fait tout seul car le support du pont avait dû se déformer avec le temps à causes de la détérioration des silentblocs. La vis arrière ne tombait alors pas en face du trou du silentbloc (il me manquait 3 à 4 mm).
Mais en dévissant un peu les écrous des silentblocs, avec un peu de patience, 2 crics et quelques volées d'insultes j'ai fini par réussir à insérer les 3 vis. Le support du pont a ensuite gentiment repris sa forme lorsque j'ai serré les différents écrous.
Mais en dévissant un peu les écrous des silentblocs, avec un peu de patience, 2 crics et quelques volées d'insultes j'ai fini par réussir à insérer les 3 vis. Le support du pont a ensuite gentiment repris sa forme lorsque j'ai serré les différents écrous.
Transmission centrale "Y" :
La seule "difficulté" ici fut de refabriquer le renfort avant de fixation de la transmission centrale pour remplacer celui d'origine un peu bouffé par la rouille. Pour ce faire j'ai utilisé un fer plat de taille adapté que j'ai découpé selon de subtils calculs (ou pas) puis que j'ai soudé avec brio (ou pas).
Quelques trous minutieusement ajustés (à l'arrache) et deux ou 3 couches de peinture plus tard et la pièce prenait place sur le châssis pour accueillir le tube de transmission centrale.
Quelques trous minutieusement ajustés (à l'arrache) et deux ou 3 couches de peinture plus tard et la pièce prenait place sur le châssis pour accueillir le tube de transmission centrale.
Mais au moment de reposer le tube de transmission centrale quelle ne fut pas ma surprise de voir que la transmission reliée au pont arrière touchait un des écrous destinés aux vis de ceinture…
C'est le genre de problème que l'on peut rencontrer lorsque l'on réadapte ce qui est déjà une adaptation car à l'origine ce kit était monté sur un châssis de 1969 et les attaches de ceintures étaient disposées différemment. Certes ce kit Sinpar était déjà monté sur ce châssis lorsque j'ai acheté cette Renault 4 mais soit le problème existait déjà et je ne l'ai pas vu à cause de la détérioration des silentblocs, soit le châssis a travaillé lors de sa restauration (ce qui me parait peu probable car les soudures que j'ai réalisées étaient assez éloignées de cette zone).
J'ai donc imaginé 3 solutions à ce problème :
- soit changer le dimensionnement des silentblocs pour les rallonger de 2 cm afin d'avoir suffisamment de marge pour la rotation de l'arbre (occasionnant des frais supplémentaires d'environ 40€ pour les 3 silentblocs)
- soit faire sauter l'écrou de la vis de ceinture pour le décaler sur le côté (peu coûteux mais m'obligeant à retravailler sur le châssis)
- soit décaler les fixations du tube de transmission de 3 à 4 cm pour faire passer son extrémité sur le coté des écrous de ceinture (ce qui m'obligerai à refabriquer les 3 renforts de la face interne du châssis et à repercer autant de trous de fixations…)
Dans tous les cas cela attendra que le moteur et la boite de vitesse Sinpar soit reposé afin d'être sûr de la faisabilité des différentes solutions et d'éviter de nouvelles mauvaises surprises.
C'est le genre de problème que l'on peut rencontrer lorsque l'on réadapte ce qui est déjà une adaptation car à l'origine ce kit était monté sur un châssis de 1969 et les attaches de ceintures étaient disposées différemment. Certes ce kit Sinpar était déjà monté sur ce châssis lorsque j'ai acheté cette Renault 4 mais soit le problème existait déjà et je ne l'ai pas vu à cause de la détérioration des silentblocs, soit le châssis a travaillé lors de sa restauration (ce qui me parait peu probable car les soudures que j'ai réalisées étaient assez éloignées de cette zone).
J'ai donc imaginé 3 solutions à ce problème :
- soit changer le dimensionnement des silentblocs pour les rallonger de 2 cm afin d'avoir suffisamment de marge pour la rotation de l'arbre (occasionnant des frais supplémentaires d'environ 40€ pour les 3 silentblocs)
- soit faire sauter l'écrou de la vis de ceinture pour le décaler sur le côté (peu coûteux mais m'obligeant à retravailler sur le châssis)
- soit décaler les fixations du tube de transmission de 3 à 4 cm pour faire passer son extrémité sur le coté des écrous de ceinture (ce qui m'obligerai à refabriquer les 3 renforts de la face interne du châssis et à repercer autant de trous de fixations…)
Dans tous les cas cela attendra que le moteur et la boite de vitesse Sinpar soit reposé afin d'être sûr de la faisabilité des différentes solutions et d'éviter de nouvelles mauvaises surprises.
Transmission centrale "Y" - 7ans plus tard :
Après de longues années de réflexion, des 3 solutions envisagées précédement j'ai finalement choisi la 4ème : faire sauter les écrous pour les remplacer par les chapes rondes du châssis de la 4L F4 de 1973 que j'avais achetée entretemps.Bien sûr cela voulait dire que je devais réaliser des découpes, du meulage et de la soudure sur mon beau châssis tout neuf mais "à vaincre sans péril on triomphe sans gloire".
Non sans appréhensions je me suis mis au travail .
J'ai commencé par découper les écrous à la disqueuse puis j'ai meulé la plaque de fixation afin d'obtenir une surface propre. J'ai même envisagé un temps de retirer la plaque complète car vraisemblablement elle n'est fixée que par 3 points de soudure mais je me suis abstenu : "Le mieux est l'ennemi du bien"!
J'ai aussi pris le temps de contrôler l'efficacité de la modification avant de continuer.
J'ai aussi pris le temps de contrôler l'efficacité de la modification avant de continuer.
Il ne me restait plus qu'à souder les chapes rondes en essayant de les placer au plus proche de leurs emplacements d'origine.
Je me suis arrangé pour que les chapes soient bien plaquées sur le châssis puis j'ai réalisé les soudures par l'intérieur.
Je me suis arrangé pour que les chapes soient bien plaquées sur le châssis puis j'ai réalisé les soudures par l'intérieur.
La soudure s'est très bien passée car j'ai bien pris le temps de laisser refroidir la tôle entre chaque point de soudure : pièces correctement soudées (pas juste un "collage"), pas de déformations excessives, pas d'incendie dans le garage, ...
J'ai ensuite appliqué 1 couche de Rustol CIP, 2 couches de Hammerite "Direct sur rouille" puis j'ai réalisé un cordon de mastic polyuréthane sur le pourtour afin de parfaire l'étanchéité.
J'ai ensuite appliqué 1 couche de Rustol CIP, 2 couches de Hammerite "Direct sur rouille" puis j'ai réalisé un cordon de mastic polyuréthane sur le pourtour afin de parfaire l'étanchéité.
Suite de la restauration...