Évaluation de l'état du kit
Boite de vitesse :
Première chose à faire : un peu de nettoyage. Les joints de la boite de vitesse ne devaient pas tous respirer la santé et la boite était recouverte d'un gloubiboulga de boue et d'huile figée. Le niveau d'huile était cependant correct lorsque j'ai réalisé la vidange, l'ancien propriétaire devait donc faire les niveaux sans s'embêter à vouloir arrêter le suintement ou à nettoyer l'extérieur. Après avoir gratté un maximum de boue, j'ai fini le nettoyage à l'essence et à la brosse à dents. Ça m'a pris quelques heures mais le résultat est gratifiant :J'ai ensuite complètement démonté la boite : j'ai commencé par déposer le nez de boite avec le boitier de crabotage puis le différentiel et enfin les 2 arbres afin d'évaluer l'état général de tout ce petit monde. J'ai ainsi pu voir que la boite avait déjà été ouverte, ce qui n'est pas forcement bon signe.
J'ai pu passer à l'inspection de l'état des différents éléments :
Commençons par les éléments les plus critiques : le couple conique (pignon d'attaque de l'arbre secondaire et couronne de différentiel). Ils montraient une usure assez importante particulièrement gênante car comme ce sont des pièces spécifiques Sinpar elles sont impossible à retrouver en neuf et difficile à retrouver en occasion. Bref au premier abord ça ne sentait pas très bon cette histoire.




En gros le couple conique n'est pas mort mais son avenir et sa durée de vie est assez incertaine, j'ai tout de même intérêt à essayer de trouver une boite de vitesse de secours.

Une mention spéciale toutefois pour le pignon de tachymètre qui présentait d'importantes marques, mais ce n'est vraiment pas ce qui m'inquiétait le plus.
Pont arrière :
J'ai été un petit peu moins patient et contrairement à la boite j'ai commencé le démontage avant de procéder à un gros nettoyage de l'extérieur. Rhooo le gros travail de sagouin...

Après un bon réglage au remontage et il pourra encore fait des bornes.

Un petit bémol tout de même au niveau de la soudure de la fourchette du baladeur sur l'axe de commande qui n'a pas tenue. Ca sera à corriger avant le remontage.
Ouf, ça fait du bien quelques bonnes nouvelles après ce que j'ai trouvé dans la boite de vitesse...
Cardans arrière :
La transmission présente moins de difficulté au niveau du démontage et aussi moins de risques de dégâts irréparables. Le plus gros du travail fut le nettoyage des pièces qui étaient toutes plus ou moins recouvertes d'une épaisse et compacte épaisseur de terre et de graisse mélangées. Après quelques heures de grattage au tournevis et de brossage à l'essence, on y voyait enfin plus clair.
Les soufflets des coulisseaux étaient tout les deux très abimés et complètement ouvert mais ils ne manquaient pas de graisse. L'ancien propriétaire avait du opter pour la technique qui consiste à remettre de la graisse régulièrement plutôt que de changer les soufflets. De leurs coté les croisillons avaient tous plus ou moins de jeu et donc ils étaient tous bon à changer. Sur certains d'entre eux il manquait carrément l'intégralité des aiguilles laissant un jeu de plusieurs millimètres. Les chocs qui s'en sont suivis ont même réussi à casser les bords de la cage extérieure.
Et dans les petit détails pas très embêtant j'ai aussi noté que l'un des graisseurs de coulisseau était cassé, il faudra donc extraire le reste et le remplacer.
Et dans les petit détails pas très embêtant j'ai aussi noté que l'un des graisseurs de coulisseau était cassé, il faudra donc extraire le reste et le remplacer.
Démontage et commande de roulements et joints spi neufs



Le plus simple pour les roulements enchâssés dans des pièces en alu étant de chauffer l'alu qui se dilate alors suffisamment pour que le roulement tombe tout seul.


Deux jours plus tard j'avais mon colis dans la boite aux lettres.
Restauration du pont arrière


Je nettoie ensuite l'intérieur du pont succinctement avec de l'essence, puis je peux rapidement commencer le remontage.
Évidement les différents joints du pont ne sont pas refabriqués et je les ai donc redécoupés dans une feuille de papier à joint de 0,20mm en me référant à l'épaisseur des joints que j'avais démontés. Il était très important ici de remettre des joints de la bonne épaisseur car ils participent au réglage du différentiel (distance conique et jeu d'entre-dent) en plus des différentes cales d'épaisseurs.
En dehors de ça pas de difficultés, repose des joints spi de cardans, léger toilage au papier de verre très fin des plans de joints, nettoyage des vis à la brosse métallique, bref la routine habituelle quoi...
Évidement les différents joints du pont ne sont pas refabriqués et je les ai donc redécoupés dans une feuille de papier à joint de 0,20mm en me référant à l'épaisseur des joints que j'avais démontés. Il était très important ici de remettre des joints de la bonne épaisseur car ils participent au réglage du différentiel (distance conique et jeu d'entre-dent) en plus des différentes cales d'épaisseurs.
En dehors de ça pas de difficultés, repose des joints spi de cardans, léger toilage au papier de verre très fin des plans de joints, nettoyage des vis à la brosse métallique, bref la routine habituelle quoi...

J'ai donc décidé de remonter le tout tel quel. Il ne me restait alors plus qu'à remplacer les roulements, le joint spi et les joints toriques du boitier de crabotage, reposer la commande et son pignon puis remonter l'ensemble sur l'autre partie du pont.


Disons le : ça fait plaisir!

Restauration du support de pont

Après un nettoyage et un bon décapage à la brosse métallique je me suis tout de même aperçu que certaines soudures ou jonctions de tôles étaient faiblardes. Je les ai donc reprises succinctement afin de resolidifier l'ensemble. Le support de pont a ensuite été remisé car il sera peint en même temps que le châssis.
Restauration de la transmission
Transmission centrale :
Pour commencé il a fallu sortir la transmission du tube porteur. Pour cela j'ai simplement mis quelques coups de masse sur l'écrou du tube à l'une des extrémités et le tube est tombé tout seul. L'écrou est HS mais j'avais de toute façon prévu de le changer.





J'ai tout de même utilisé un peu l'électrolyse pour les endroits les plus pénibles à poncer à la main (j'aurai bien fait tout passer à l'électrolyse mais je n'avais pas de bac assez grand...).
Avant la phase de peinture je me suis attaqué à "l'optimisation" d'une zone relativement mal conçu de la transmission centrale Sinpar ou vient se loger la boue et les cailloux provoquant une corrosion prématuré du métal. J'ai donc découpé des pièces à souder afin de boucher ce trou (en réutilisant des anciens morceaux de 4L).
Je demande évidement beaucoup d'indulgence quand à la qualité des soudures car il s'agissait là de mes premières soudures au MIG et elles ne sont vraiment pas belles (mais là où elles sont placées personnes ne les verra...
)
Mais au moins elles sont solide, c'est ce qui est le plus important.
Je demande évidement beaucoup d'indulgence quand à la qualité des soudures car il s'agissait là de mes premières soudures au MIG et elles ne sont vraiment pas belles (mais là où elles sont placées personnes ne les verra...

Mais au moins elles sont solide, c'est ce qui est le plus important.


Le tout est mis de coté en attendant le remontage : encore une bonne chose de faite!

Cardans et coulisseaux :
Le plus dur dans la restauration des cardans de transmission fut l'extraction des croisillons. J'ai commencé leur extraction en utilisant la méthode normale (cf. le tutoriel dédié) mais à cause de leur état d'usure très prononcé je mettais entre 20 et 40 min par croisillon. J'ai très rapidement opté pour la méthode brutale de découpage à la disqueuse, plus risquée puisqu'il faut disquer le croisillon sans disquer la transmission mais qui ne prend que 3 à 5 min par croisillons.
Ensuite comme d'habitude, électrolyse pour retirer la rouille. Encore une fois le résultat est bluffant.
Ensuite comme d'habitude, électrolyse pour retirer la rouille. Encore une fois le résultat est bluffant.





Il ne restait alors plus qu'à reposer les croisillons neufs...
Comme c'était la première fois que je remontais des croisillons, je ne connaissais que la théorie. Le premier croisillon me donna donc du fil à retordre et j'ai une ou deux aiguilles qui ont mal supporté le remontage. Du coup si jamais j'ai un bruit ou une vibration dans la transmission je saurai d'où ça vient et j'aviserai le moment venu...
Heureusement une fois la méthode assimilée la repose des autres croisillons ne posa pas de problèmes. Pour les détails je renvoi encore une fois sur le tutoriel écrit à cette occasion.
Comme c'était la première fois que je remontais des croisillons, je ne connaissais que la théorie. Le premier croisillon me donna donc du fil à retordre et j'ai une ou deux aiguilles qui ont mal supporté le remontage. Du coup si jamais j'ai un bruit ou une vibration dans la transmission je saurai d'où ça vient et j'aviserai le moment venu...

Heureusement une fois la méthode assimilée la repose des autres croisillons ne posa pas de problèmes. Pour les détails je renvoi encore une fois sur le tutoriel écrit à cette occasion.

Pour finir j'ai refabriqué les joints d'étanchéité dans du liège épais comme ils l'étaient à l'origine.


Pour mes cardans ils sont parfait et autrement moins cher que des soufflets de transmission industrielle.
Restauration de la boite de vitesse
Plus de 10 ans après le démontage de la boite de vitesse j'ai ressorti toutes mes pièces et, après avoir lu et relu (et re-relu, ...) le MR175, je me suis lancé (non sans appréhension) dans le remontage.

Heureusement, comme les pièces ont été correctement stockées, je n'ai pas eu de mauvaises surprises hormis quelques piqures de rouille sans gravité sur la fourchette de 4ème.

Un des couvercles de différentiel qui était significativement déformé a cependant été remplacé par un couvercle "neuf" récupéré sur une boite de vitesse HS que j'avais en stock.


Les freins de vis d'origine non réutilisable ont été refabriqués dans des morceaux d'inox.


J'en ai aussi profité pour changer les billes du baladeur de 2nd-3ème (moins de 10€ la dizaine de billes ça aurai été dommage de s'en priver).
Pour la suite du remontage toutes les vis ont été brossées et électrozinguées et tous les écrous et les rondelles sont neufs.

Par contre j'ai dû réaliser le serrage au feeling car je n'avais pas de clef dynamométrique dans la plage demandée (25 N.m)...

Et pour finir le pignon de renvoi Sinpar et son roulement conique sont reposés dessus (l'arbre du pignon est fileté et visé sur l'entretoise).


Et comme pour les vis de carter, j'ai fini avec un serrage au feeling faute de clef dynamométrique adaptée, tout ça sans arracher de filets, je m'améliore!


Une fois fait, les écrous correspondants ont été serrés au couple (car ce coup-ci j'avais la clef ad-hoc) et après quelques essais de rotation afin de vérifier l'absence de jeux ou de points durs préoccupants j'ai pu mater les écrous.


- Sur l'arbre primaire le pignon est décalé à l'aide d'une entretoise pour compenser le rajout du pignon de renvoi sur l'arbre secondaire
- L'arbre de fourchette de 4ème est identique à celui d'une boite normale mais un trou supplémentaire a été rajouté pour décaler la fourchette du baladeur de 4ème (toujours à cause du pignon de renvoi sur l'arbre secondaire)
Après restauration de celui-ci et changement des joint spi et roulement, j'ai reposé le carter de crabotage Sinpar puis le carter avant. J'ai commencé par un montage "à blanc", ce qui m'a permis de voir qu'un filetage était abimé et de pouvoir le refaire. Puis, comme il n'y avait pas de joint lors du démontage, j'ai remonté ces 2 carters avec uniquement de la pâte à joint.


J'ai donc procédé à un transfert d'une cale de réglage du différentiel afin de rapprocher la couronne vers le pignon d'attaque. Après recontrôle le jeu de denture avait baissé et était d'environ 0,18mm (ce qui était beaucoup mieux).
Un fois le jeu de denture ok, j'ai pu reposer la plaque de fermeture du différentiel que j'avais préalablement nettoyée et traitée au Rustol Owatrol. Puis j'ai remonté dessus le levier de commande et la butée d'embrayage.






Et voilà, une boite toute "neuve" prête à être reposée sur le moteur.
Suite de la restauration...